Changement climatique : comment les smart cities s’y préparent
Dans son sixième rapport d’évaluation publié en mars 2023, le GIEC alerte sur la hausse globale de la température et sur la vulnérabilité croissante des écosystèmes et des populations. L’urgence climatique nécessite ainsi plus que jamais de mobiliser l’action collective. Et celle-ci commence à l’échelle de la ville.
Mobilité durable, gestion optimisée des déchets, contrôle des ressources énergétiques… Dans cet article, nous faisons le point sur les mesures mises en place par les territoires connectés pour faire face au changement climatique.
La smart city : une approche pertinente pour répondre aux défis du changement climatique
Avec plus de la moitié de la population mondiale vivant en milieu urbain, il parait difficile de faire face à la transformation climatique sans réinventer – au moins en partie – le fonctionnement de la ville.
Dans cette optique, la solution de la smart city semble particulièrement pertinente. En effet, les technologies et infrastructures innovantes qu’elle développe, notamment les objets IoT, semblent en mesure de limiter les dégâts causés par le réchauffement climatique, tout en réduisant ses effets sur les habitants.
Son potentiel est d’autant plus renforcé avec la loi relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables, promulguée en 2023. Grâce à l’arrêté, les communes ont désormais la possibilité de définir des « zones d’accélération » dans lesquelles prioriser leurs projets concernant les énergies renouvelables. Les porteurs de projets implantés dans ces zones bénéficieront à terme d’avantages financiers permettant de renforcer leur attractivité. La mise en place de mesures smart pour favoriser le développement des énergies renouvelables peut ainsi s’avérer être une véritable opportunité économique pour les territoires.
- Lire aussi : Qu’est-ce que la smart city ?
Quelles sont les mesures mises en place dans les territoires connectés pour faire face au réchauffement climatique ?
Pour se préparer au réchauffement climatique, les smart cities tentent de relever deux défis qui s’entrecroisent : atténuer le réchauffement climatique sur le territoire, et, dans une moindre mesure, instaurer des solutions pour s’adapter au changement.
Des dispositifs multiples pour favoriser la mobilité durable
La mobilité durable vise à concilier la liberté de déplacement des individus et la réduction de l’impact environnemental des modes de transport. Pour atteindre cet objectif, les smart cities s’appuient sur des dispositifs technologiques tels que :
- Des bornes de recharge électriques : la loi d’orientation des mobilités (LOM) édictée en 2019 impose à certaines nouvelles constructions de prévoir des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques. Cette mesure a déjà permis de favoriser l’électrification du parc de véhicules sur plusieurs territoires
- Des objets connectés pour optimiser le stationnement : en ville, presque 30% du trafic routier est lié à la recherche de places de stationnement. Positionner des capteurs connectés sur les places de stationnement permet aux automobilistes de connaître les places immédiatement disponibles et réduit donc le trafic en ville.
- Des hubs de mobilité pour favoriser l’utilisation des transports ferroviaires : avec son projet « Smart Station » la SNCF espère rendre 700 gares « plus modernes et plus vertes grâce au digital ». Comment ? En améliorant la disponibilité des équipements via une gestion entièrement informatisée et centralisée. L’augmentation du confort et de la satisfaction des usagers pourrait en effet les encourager à privilégier le réseau ferroviaire plutôt que l’avion ou la voiture, plus polluants.
- Lire aussi : Mobilité durable : 5 exemples à suivre
Des systèmes innovants pour gérer les déchets
La production et la gestion des déchets entraînent des émissions de substances nocives pour l’environnement et contribuent également au réchauffement de la planète. Pour limiter ces effets, les territoires connectés redoublent d’inventivité. Voici quelques exemples d’initiatives.
- À Rennes, des smart trucks récoltent des données en temps réel sur la collecte des déchets. Instaurés en 2019, ces camions intelligents, grâce aux données qu’ils recueillent, permettent d’adapter la fréquence de collecte des déchets en fonction du niveau de remplissage des bennes. À la clé : moins de déplacements inutiles et moins d’émissions de CO2 !
- Dans l’éco-quartier de Clichy-Batignolles (Paris), la récolte est effectuée par aspiration. La collectivité a mis en place des bornes de collectes auxquelles les résidents accèdent avec un badge. Lorsque les bornes sont pleines, des capteurs déclenchent automatiquement la collecte par aspiration, en envoyant les déchets à une vitesse de 70 km/h vers un terminal souterrain. Puis un système d’aiguillage les dirige automatiquement vers le conteneur approprié. Un bon moyen de réduire la circulation des camions-bennes, mais aussi d’optimiser le tri des déchets.
- À Chinon, des bacs connectés sont mis en place pour mesurer la quantité de déchets produite par foyer. Chaque résidence de la ville dispose de bacs de collecte équipés de puces électroniques associées à leur adresse. Ces puces permettent de mesurer la quantité de déchets générés par les résidents et de mettre en œuvre une tarification incitative.
Des bâtiments connectés au service de l’efficacité énergétique
Enfin, les smart cities sont nombreuses à développer le concept de bâtiments connectés pour s’adapter au changement climatique. En effet, grâce à la technologie IoT, il est désormais possible de collecter une multitude d’informations en temps réel et de surveiller divers indicateurs pour piloter la gestion des ressources énergétiques.
L’objectif est double :
- D’une part, le recueil des données de ce type d’infrastructures permet de rationaliser la gestion des énergies, et donc de limiter les effets négatifs de celles-ci sur la planète.
- D’autre part, ces bâtiments – par leur adaptabilité en termes de température et de qualité de l’air – peuvent faire office de lieux de travail confortables même en cas de variations climatiques.
- Lire aussi : Bâtiments intelligents pour les collectivités locales : de quoi parle-t-on ?
À titre d’exemple, les bâtiments intelligents peuvent ainsi être équipés de capteurs :
- De température et d’humidité, utiles pour déterminer quand chauffer ou quand ventiler en fonction des besoins et/ou d’un plan de réduction de la consommation énergétique.
- De présence, afin d’éclairer ou de chauffer de manière intelligente les pièces en fonction des personnes présentes.
- De détection de la qualité de l’air (QAI), permettant d’avertir les occupants de la pièce en temps réel de la mauvaise qualité de l’air.
En prenant dès aujourd’hui des mesures durables et en construisant des lieux d’habitation intelligents qui s’adaptent aux besoins des usagers, les smart cities semblent ainsi en bonne voie pour faire face au changement climatique imminent.
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