Élus : votre ville exploite-t-elle suffisamment ses données ?
Adresses, références cadastrales, budgets ou encore vente de produits… Diverses et variées, les données publiques couvrent l’ensemble des données produites ou collectées par les services publics (État, collectivités territoriales, mairies, acteurs privés s’étant vu confier une mission de service public, etc.). Avec l’ère d’internet et des nouvelles technologies, l’exploitation de ces données est devenue un enjeu majeur pour les pouvoirs publics : déploiement de nouveaux outils numériques, meilleure concordance entre les offres de services et les attentes des citoyens, etc. Et si la ville intelligente n’était pas seulement une ville qui s’ouvre aux avancées technologiques mais une Smart City qui redonne du sens aux données pour améliorer le quotidien des citoyens et répondre à leurs attentes ? Et vous, pensez-vous exploiter suffisamment votre data pour construire la ville de demain ?
Données publiques : des sources multiples à exploiter
Les villes et les territoires font face à de nombreux défis. Pour répondre aux besoins des habitants et s’adapter aux réalités économiques, écologiques et sociétales, il convient de tirer parti des innovations et des technologies pour devenir une ville intelligente, mieux pensée avec des politiques plus efficaces. L’objectif ? Conjuguer durabilité et qualité de vie pour tous. Les moyens mis en œuvre ? L’exploitation judicieuse des données publiques collectées via les applications, les portails, mais aussi les réseaux d’eau, d’électricité, de chauffage ou encore de transports grâce à des capteurs.
Omniprésentes dans nos vies, les données viennent donc de sources multiples et peuvent même provenir d’objets d’apparence banale, comme un compteur d’électricité ou un horodateur. Toutefois, elles sont également très silotées : l’organisation des collectivités locales est souvent cloisonnée, la communication entre les services n’est pas toujours optimale et les relations entre les fournisseurs de données et les délégataires manquent souvent d’un cadre. Pour que la donnée devienne une véritable ressource d’intérêt générale et stratégique, il semble primordial de penser la data en flux plutôt qu’en stock. D’ailleurs, on parle de « lacs de données » pour illustrer le stockage rapide et volumineux de données hétérogènes !
Élu : pourquoi l’exploitation des données répond-t-elle aux enjeux stratégiques des collectivités ?
Qu’elles proviennent de capteurs, de caméras, d’applications ou même directement du comportement des utilisateurs, les données en soi ne sont pas un élément différenciateur. C’est la manière dont la ville exploite ces données qui permet de devenir une véritable « Smart City » ! Or, pour encourager le partage et la collaboration entre les services, la centralisation des données sur une même plateforme est un atout considérable. Cela permet de préparer, recueillir, publier, visualiser, analyser et partager les données pour et par toutes les parties prenantes.
La mise en place de ce type d’organisation – voire la création d’une « gouvernance des données » qui inclut les processus, les rôles et les normes garantissant une utilisation des données – a plusieurs objectifs :
- Régler l’enjeu du croisement des données et celui de leur partage à l’ensemble des acteurs concernés ;
- Concevoir des solutions intelligentes et durables à l’échelle locale ;
- Améliorer la durabilité et la performance du territoire.
Prenons des exemples concrets pour illustrer ces propos :
- Une municipalité peut mettre en corrélation la fluctuation des températures avec la consommation énergétique de ses équipements, comme les établissements scolaires, les complexes sportifs ou les musées. Cette analyse des données permet de repérer les bâtiments mal isolés afin de prendre des décisions pour réaliser des économies d’énergie.
- Une collectivité peut analyser le niveau de luminosité au regard du pilotage de l’éclairage public afin d’offrir plus de sécurité aux citoyens, tout en optimisant la facture d’électricité.
- Une ville peut monitorer ses places de stationnement afin d’informer en temps réel les automobilistes du nombre d’emplacements libres disponibles via une application.
Elu : l’open-data, une solution pour mieux exploiter les données
Pour donner vie à la smart city, les collectivités sont incitées à mettre en œuvre une politique d’open-data afin d’apporter plus de transparence dans les actions publiques. Mais aussi et surtout pour créer de nouveaux services, optimiser leur gestion et améliorer la qualité de vie des citoyens. Bien plus qu’un outil, l’ouverture des données est un véritable enjeu stratégique pour la démocratie et le développement des territoires. Mais alors, comment mener une politique d’open-data efficace ?
Moderniser les pratiques de gestion des données et favoriser la transversalité
De plus en plus ouvertes à la culture des données, les collectivités sont invitées à développer de nouvelles compétences (gestion de projet et accompagnement au changement par un administrateur général des données) et à réorganiser les services, voire à décloisonner les métiers. Le but ? Promouvoir l’intérêt général et encourager la réutilisation judicieuse des données via un « standard ouvert, aisément réutilisable et une exploitation par un système de traitement automatisé ».
Impliquer les citoyens dans une démarche open-data
Dans un second temps, il est indispensable d’impliquer les citoyens pour exploiter pleinement le potentiel des données. Pourquoi ? Parce qu’une politique open-data efficace doit être portée à tous les niveaux, des élus aux citoyens. Et aussi parce que les particuliers ont des données qui peuvent enrichir et aider la collectivité à prendre les bonnes décisions. Comment développer cette contribution citoyenne ? En concevant des solutions d’interaction simples et accessibles. L’objectif n’est pas d’imposer de nouvelles technologies aux citoyens, mais plutôt de s’en servir comme levier pour améliorer leur quotidien !
Exemple de Grand Paris Sud et de son nouveau portail Open data
Lancé en 2018, le portail open data de Grand Paris Sud avait pour but de casser les silos entre les différents territoires afin de fédérer les acteurs autour d’une même ambition : créer de nouveaux services à partir des données. Pour aller encore plus loin, le Grand Paris sud a décidé de mettre la donnée à « disposition de la population afin qu’elle puisse s’en emparer et s’en servir ». Pour donner envie aux citoyens de s’investir, un nouveau design plus ergonomique et un parcours utilisateur plus intuitif ont été développés. Quant à l’appel à contributions, il a pris la forme d’un formulaire simple, efficace et humanisé.
Le moment est donc venu pour le citoyen de reprendre le pouvoir sur les données. Pour accompagner ce mouvement vers plus de maîtrise et de transparence, un nouveau concept émerge : le self-data. Qu’est-ce que c’est ? Un modèle alternatif qui permet de créer des canaux de transmission des données plus responsables et plus justes. En un mot, c’est le citoyen qui administre lui-même ses données avant de les mettre à disposition de la smart city ! Affaire à suivre…
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