Mobilité durable : 5 exemples à suivre
Des transports plus rapides et plus confortables : voilà un souhait unanimement partagé par les citoyens. Pour autant, le développement du trafic automobile et sa congestion a conduit à souligner certains risques pesant sur les pratiques de mobilité actuelles. En premier lieu, la pollution atmosphérique a été classée en 2013 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme cancérogène pour l’homme. Pour la France, l’ADEME estime ainsi que l’exposition aux particules fines PM 2,5 réduit l’espérance de vie de 8,2 mois[1]. 6% des décès prématurés y seraient liés, dont la moitié attribuée aux émissions du trafic routier. D’autres risques sont également associés au domaine des transports : l’exposition au bruit, les modifications du milieu aquatique, la surconsommation d’espace.
La mobilité durable représente ainsi un défi sanitaire et environnemental majeur pour les prochaines décennies.
Comment mettre la Smart city au service de la mobilité durable ?
La mobilité durable doit permettre de satisfaire la liberté de déplacement des personnes tout en cherchant à diminuer l’impact des moyens de transport utilisés sur l’environnement. Diminuer cet impact suppose logiquement de s’appuyer sur des données fiables et variées pour mieux connaître les flux et les équipements à améliorer : mesure des flux de piétons ou de vélos, du trafic automobile ; système d’information voyageurs en temps réel pour les transports en commun…
Dans cette optique, l’internet des objets (IoT) peut produire des renseignements de valeur, exploitables pour améliorer n’importe quel processus afin de rendre les pratiques de mobilité plus vertueuses.
Mobilité durable : 5 solutions innovantes à mettre en œuvre dans sa commune
- Installer des bornes de recharge
Le déploiement de bornes de recharge ouvertes au public contribue activement à promouvoir les pratiques de mobilité durable sur les territoires. La présence de bornes de recharge sur un territoire :
- favorise l’électrification du parc de véhicules, et ainsi sa décarbonation.
- montre l’engagement de la collectivité en faveur de la transition énergétique, notamment dans l’équipement de la flotte des services communaux en véhicules électriques.
- améliore la qualité de vie des habitants, à travers la réduction du bruit et de la pollution des voitures.
Les Schémas directeurs[2] pour les infrastructures de recharge de véhicules électriques (SDIRVE) promus par la loi d’orientation des mobilités de 2019 permettent d’assurer une implantation cohérente et efficiente des bornes de recharge à l’échelle du territoire. Le programme ADVENIR financé par l’Etat fait prendre en charge une partie des coûts d’installation du réseau et de l’acquisition par borne de recharge électrique.
2. Suivre le trafic grâce à des capteurs
Le comptage des flux de mobilité doit conduire à mieux connaître les pratiques et évaluer les risques auxquels sont exposés les citoyens.[3] Avec le développement du vélo et des engins de déplacement personnels sous leurs différentes formes comme la trottinette, auxquels vient s’ajouter la marche, les pratiques de déplacement deviennent plus difficiles à mesurer.
D’autre part, il est possible de choisir la technologie optimale en fonction du type de flux. Capteurs ou réseau filaire installé sur les voies, caméras de vidéosurveillance, boitiers connectés fixés aux lampadaires… Les outils de comptage des flux de mobilité sont nombreux.
- Des caméras équipées de senseurs seront plus adaptées pour compter des piétons ou des voitures ;
- Un dispositif filaire comme une boucle à induction ou à détection de pression permettront de mesurer le passage des vélos sur un axe dédié.
Le choix de la technologie doit aussi prendre en compte les caractéristiques du territoire, le budget de la collectivité et les possibilités de mutualisation avec les dispositifs existants.
3. Analyser le stationnement avec des objets connectés
Près de 30% du trafic automobile en agglomération est lié à la recherche de places de stationnement. Réduire ce trafic constitue donc un enjeu crucial pour la mobilité durable.
Par exemple, en identifiant les places de parking disponibles pour diminuer la congestion liée à la recherche de places. Des capteurs positionnés sur les places de stationnement extérieures ou intérieures peuvent en effet relayer les informations, via une application, sur le GPS des automobilistes. L’occupation des places est ainsi visualisée en temps réel.
De la même manière, il est possible d’optimiser les aménagements urbains grâces à la data-visualisation. À long terme, la collecte des données de stationnement aide les collectivités à réaliser un aménagement urbain stratégique. Les places de parking les moins utilisées peuvent voir leur usage réétudié ; des alternatives crédibles en transport en commun ou en solutions de mobilité douces peuvent être offertes.
4. Faire de la voiture autonome une réalité pour faire rimer sûreté avec durabilité
Véhicules particuliers, transport collectifs et partagés, transport de fret et logistique : les applications de l’automatisation de la mobilité routière offriront de nouveaux services pour une mobilité plus sûre et plus durable.
Dans ce contexte, l’ancienne base militaire de stockage de Saint-Maurice de Rémens située à 50 km de Lyon a été transformée en plateforme d’essais pour les véhicules autonomes et semi-autonomes. Équipée d’un mât 5G et d’infrastructures routières, les grands constructeurs (Renault, BMW…), y installent leur matériel électronique d’aide à la conduite sur des véhicules de test. Les véhicules sont ainsi testés jour et nuit, dans des conditions les plus proches de la réalité.
5. Développer les hubs de mobilité
La SNCF à travers sa filiale Gares et Connexions en partenariat avec ENGIE a lancé le projet Smart Station[4] pour rendre les gares « plus modernes et plus vertes grâce au digital ».
Pour améliorer la disponibilité des équipements (escaliers mécaniques, ascenseurs…), une supervision centralisée de 700 gares françaises est créée. Avec l’application prévue à cet effet, les agents en gare peuvent suivre, en 3D et en temps réel, l’état de fonctionnement des équipements et les consommations énergétiques. Un confort et une satisfaction des usagers accrus doivent conduire in fine à augmenter l’utilisation des transports ferroviaires, maillon essentiel de la mobilité durable.
De la marche à pied à la voiture autonome, la panoplie des solutions technologiques favorisant des pratiques de mobilité plus durable est vaste et permet une approche complémentaire. Elle doit être déployée de façon cohérente et coordonnée au sein et entre les territoires pour être efficace.
[1] https://expertises.ademe.fr/air-mobilites/mobilite-transports/elements-contexte/impacts-transports-lenvironnement
[2] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/2021%20-%20Guide%20sch%C3%A9ma%20directeur%20IRVE.pdf
[3] https://www.cerema.fr/fr/actualites/compter-flux-modes-actifs-premier-standard-francais-comptage
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